L'emploi des particules japonaises ni et de après un nom de lieu chez les apprenants francophones
Résumé
L’article traite de l’emploi des particules japonaises ni et de après un nom locatif, qui constitue une source d’erreurs récurrentes chez les apprenants francophones de tous niveaux. Dans la phrase japonaise, le choix de la particule casuelle indiquant le complément de lieu est déterminé par la combinaison de plusieurs paramètres : nature du sujet (matériel ou évènementiel), type de lieu et de prédicat (existence, action). Le fonctionnement casuel japonais est ainsi très éloigné du système prépositionnel français et, pour cerner les difficultés, nous avons réalisé des tests ciblés auprès d’un échantillon de 173 étudiants de l’Université de Cergy-Pontoise (UCP) et de l’INaLCO. L’analyse de ce corpus a permis d’identifier plusieurs facteurs d’erreurs. Outre la mauvaise assimilation du marquage casuel (grammaires approximatives intériorisées par les apprenants), certaines erreurs ont pu être reliées à des « biais » des supports pédagogiques (structuration et choix des exemples dans les manuels, simplifications « didactiques ») conduisant à l’application de calques erronés. L’analyse a également révélé des difficultés d’ordre métalinguistique dans la perception du type sémantique de prédicat (verbes d’action, verbes d’état, etc.) ou la définition d’un complément de lieu.