Réflexion sur le discours politique en Bulgarie depuis 1989 - Inalco - Institut National des Langues et Civilisations Orientales Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2005

Réflexion sur le discours politique en Bulgarie depuis 1989

Résumé

RÉFLEXIONS SUR LE DISCOURS POLITIQUE EN BULGARIE DEPUIS 1989 Les dictionnaires définissent le terme « rhétorique »l d'abord comme l'art de bien parler (ou l'élégance oratoire), la technique de mise en oeuvre des moyens d'expression. 1 Il désigne également l'art de présenter les idées de la façon la plus convaincante possible. 2 Mais dans certaines situations il arrive que la rhétorique puisse signifier l'art de parler pour ne rien dire. Notre expérience quotidienne nous permet d'affirmer que c'est très souvent le cas de bien des discours politiques. Il est évident que le langage et les faits sociaux sont interdépendants, ce qui nous amène à considérer le langage comme permettant d'interpréter la société avec tous ses conflits, ses progrès et ses dégradations, en même temps qu'il est capable d'influencer la société, de la manipuler, y compris pour défendre certains privilèges, avantager une personne, un groupe social, un parti politique, etc. Dans les pages qui suivent, je concentrerai mon étude sur quelques éléments du discours politique en Bulgarie pendant les 15 dernières années – 1989-2004 – sans entrer dans tous les détails. Au centre de cette étude il sera question de plusieurs aspects du discours : le langage, les images, la musique, ainsi que certains figures gestuelles. Je considère ce travail comme un pas préliminaire, comme le prologue d'une étude beaucoup plus large et approfondie. Il y a presque quinze ans, un processus a commencé en Europe de l'Est, un processus qui modifia non seulement la vie de millions d'habitants, mais aussi le visage de cette partie de la planète, la globalité de sa configuration stratégique, les contacts économiques et culturels entre des peuples qui, jusqu'à cette date, pendant un demi-siècle et plus, furent ennemis. La nouvelle organisation militaire et économique en Europe et dans le monde a dépassé par la vitesse de sa réalisation le rythme d'évolution de la pensée d'un grand nombre de ces populations, récemment libérées. Leur pensée resta en quelque sorte identique à ce qu'elle était précédemment, déformée qu'elle fut par les longues années de répression, le lavage du cerveau, le manque d'information, les interdictions et les restrictions. C'est en particulier ce qui se passa dans mon pays natal, la Bulgarie, qui, le 10.11.1989, fut témoin de l'effondrement du leader communiste qui était resté le plus longtemps au pouvoir. A première vue, les choses paraissent très simples : le régime communiste s'est écroulé et la démocratie est apparue ! En réalité elles ne se passèrent pas comme un célèbre journaliste bulgare aimait le dire ! Les scènes que huit millions de bulgares regardèrent à la télévision ne furent en fait qu'un coup d'état bien organisé et dirigé. Sans doute y-eut-il des gens surpris, et le plus surpris fut probablement le dictateur lui-même qui vit son propre effondrement causé par ses proches amis et ses « laquais ». Dès les premières scènes, théâtrales, de ce coup d'état, les populations perçurent des changements intéressants dans le discours politique officiel. Dans un premier temps, le parti communiste réussit à garder la totalité du pouvoir, et ce par une close qu'il fit inscrire dans l'article 1 de la Constitution de 1971. Certains mots comme pérestroïka, glasnost, démocratisation, libéralisation, venus avec la politique de Gorbatchev, mais évités jusque là par les dirigeants commencèrent à être utilisés. C'est avec un caractère d'obligation qu'ils le furent ensuite, comme des formules magiques, incantatoires. La chose la plus étrange résidait dans le contraste frappant qui s'établit entre le discours proféré et l'idéologie mise en oeuvre. D'un côté, des chefs politiques, qui, pendant des décennies avaient mené une politique de répression mais continuaient à rester au pouvoir , de l'autre, des appels à la confiance et la compréhension ; d'un côté, un parti qui maintenait en place un pouvoir personnel et sa monocratie, de l'autre, des slogans en faveur de la démocratisation et la libéralisation ; d'un côté, des déclarations de bonne volonté et de transparence, de l'autre, le contrôle total des médias.

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hal-01390315 , version 1 (01-11-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01390315 , version 1

Citer

Gueorgui L Armianov. Réflexion sur le discours politique en Bulgarie depuis 1989. 25e Colloque d'Albi - Langages et significations, Jul 2004, Albi, France. ⟨hal-01390315⟩
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