Échelles et postures des réformes administratives en Afrique
Résumé
Les réformes territoriales et administratives des années 1990 s’inscrivent en Afrique dans un processus de déconstruction/réorganisation de l’État central. Elles soulèvent de manière générale la question de la démocratisation et de la décentralisation comme point focal. Le processus de décentralisation, impulsé par le couple Banque Mondiale/FMI est imaginé comme étant l’une des voies de sortie de la double crise économique et sociopolitique dans laquelle se trouvent les États africains. La décentralisation était donc censée donner un nouveau souffle au développement local en libérant les énergies et en permettant aux acteurs émergents de prendre la parole et de participer à la gestion des affaires locales. Cette perspective adopte de manière « peu surprenante les revendications dans des contextes sociopolitiques où la centralisation du pouvoir politico- administratif avait, pendant trois décennies, privé les populations du droit de participer, même indirectement, à la vie publique de l’État. La décentralisation offre alors une autre modalité de l’exercice de la démocratie.