Résumé : Dans son autobiographie intitulée "Les Confessions d’un bourgeois", Sandor Marai nous livre le bilan de sa vie sur le mode à la fois ironique et nostalgique de celui qui a plus de souvenirs que s’il avait mille ans, pour paraphraser Baudelaire dans "Spleen". Et c’est bien sous le signe du spleen, ou plutôt de la mélancolie, que l’écrivain a placé ses confessions. Nous entendrons ici le terme de mélancolie dans la pluralité de ses sens (aristotélicien, nervalien, saturnien, freudien), qui seront pour nous autant de voies d’accès à une œuvre complexe, dont le classicisme formel vient conjurer une vision du monde et de l’écriture marquée par l’angoisse de la perte et soumise à quelques grands canons de la sensibilité moderne : romantisme, symbolisme et psychanalyse.