[compte rendu de] Jungraithmayr Herrmann, Holubová Miroslava, 2016, en collaboration avec Luka J. Jivul et Sonia Ermisch, The Ngas Language. Shik Ngas (Northern Nigeria). Fundamentals of Grammar, Texts, Dictionary, livre + 30 photos et 1 CD, Berlin, Dietrich Reimer, 280 p., « Sprache und Oralität in Afrika » 29. Journal des africanistes 86 (2), p. 235-237. - LLACAN - Langage, Langues et Cultures d’Afrique Noire (UMR 8135) Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Compte-Rendu De Lecture) Journal des Africanistes Année : 2016

The Ngas Language. Shik Ngas (Northern Nigeria). Fundamentals of Grammar, Texts, Dictionary

[compte rendu de] Jungraithmayr Herrmann, Holubová Miroslava, 2016, en collaboration avec Luka J. Jivul et Sonia Ermisch, The Ngas Language. Shik Ngas (Northern Nigeria). Fundamentals of Grammar, Texts, Dictionary, livre + 30 photos et 1 CD, Berlin, Dietrich Reimer, 280 p., « Sprache und Oralität in Afrika » 29. Journal des africanistes 86 (2), p. 235-237.

Henry Tourneux

Résumé

L'ouvrage prend place dans la prestigieuse collection reliée en toile verte publiée chez Dietrich Reimer, après le Comparative Dictionary of the Angas-Sura Languages de Gábor Takács (2004). Rien de commun pourtant entre ces deux ouvrages. Celui qui nous intéresse aujourd'hui n'a pas de visée comparative ni historique. Herrmann Jungraithmayr (HJ) dit explicitement qu'il suit le modèle fourni par Carl Hoffman dans sa grammaire margi : satisfaire au mieux à la fois le linguiste spécialiste et les locuteurs de la langue, en en donnant une description générale du fonctionnement. Dans sa préface, (HJ) raconte par le menu l'histoire de sa recherche (commencée en 1962, poursuivie à Francfort (2010-2012) avec un étudiant ngas (Luka J. Jivul). Entre-temps, M. Holubová avait été intégrée au projet, auquel elle a apporté sa propre documentation, notamment son mémoire de maîtrise sur les pluriels verbaux (Francfort, 2008). HJ signale que le décalage temporel entre ses propres enquêtes des années 60 et les plus récentes fait apparaître une importante évolution de la langue, dont il cite quelques exemples au fil des pages. La principale publication ancienne qui puisse se comparer à l'entreprise d'HJ est celle du capitaine Foulkes (1915 Angass Manual. Grammar and Vocabulary, London, Kegan Paul, Trench, Trübner & Co., XVIII +316 p.), qui comporte à la fois étude grammaticale et important dictionnaire (Foulkes intitule cette dernière partie de son livre Vocabulary, alors qu'elle contient un grand nombre d'exemples avec leur traduction). Pour la petite histoire, signalons que la préface de ce capitaine linguiste est datée du 17 octobre à Mora (Cameroun). HJ a une conception assez large de ce qu'il appelle « grammaire fondamentale », puisqu'il y inclut aussi bien une esquisse phonologique. Selon son analyse, la langue compte 61 consonnes, soit 25 de base et 36 qui sont modifiées par un processus de labialisation, de palatalisation ou de prénasalisation. On apprend aussi qu'il existe une nasale syllabique (heterosyllabic prenasalisation) qui ne peut apparaître qu'en position initiale de mot. Le système vocalique comporte 6 brèves et 6 longues. On a trois registres tonals (H, B, M) et les tons ponctuels et modulés qui en découlent. Le ton a une fonction lexicale et démarcative. Pour cette dernière fonction, on pourrait se demander si le phénomène observé n'est pas de nature intonationnelle plutôt que tonale, bien qu'il se manifeste sur le plan tonal. Par ailleurs, l'examen du tableau des pronoms-sujets laisse penser que le ton, ou plutôt le schème tonal, joue un rôle dans l'encodage du système TAM. Par ailleurs, le schème tonal joue un rôle morphologique en distinguant les classes verbales entre elles. Comme Foulkes avant lui, HJ indique que la plupart des lexèmes du ngas sont monosyllabiques, surtout de structure CVC et CVVC, CV et CVV étant moins fréquents. Il omet de rappeler l'existence de la nasale syllabique, qui joue un rôle notamment dans la formation de certains nominaux et dans la dérivation verbale (p. 55). HJ présente le cas de mots dissyllabiques dont la dernière syllabe, non accentuée, est constituée de deux consonnes. Il s'agit de lexèmes triconsonantiques de structure CVr/lC, qui sont en fait des variantes de CV-r/lVC. Donald Burquest (A Preliminary Study of Angas Phonology, Zaria/Kano, Institute of Linguistics / Centre for the Study of Nigerian Languages,1971) interprétait ce cas comme représentant une seule syllabe de type CVCC. Contrairement à ce que l'on trouve dans d'autres langues de la même famille, le nom, en ngas, ne connaît pas d'opposition de genre grammatical ni de nombre. La pluralisation peut cependant être obtenue par la postposition d'un morphème externe, qui est, en fait, le pronom de 3 e pers. du pluriel. Il existe, en revanche, un pluriel verbal qui semble être facultatif lorsque le sujet et/ou l'objet sont marqués comme pluriels, mais qui serait obligatoire quand on veut signifier la « pluralité de l'action » (p. 82).

Domaines

Linguistique
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  • HAL Id : halshs-03131176 , version 1

Citer

Henry Tourneux. [compte rendu de] Jungraithmayr Herrmann, Holubová Miroslava, 2016, en collaboration avec Luka J. Jivul et Sonia Ermisch, The Ngas Language. Shik Ngas (Northern Nigeria). Fundamentals of Grammar, Texts, Dictionary, livre + 30 photos et 1 CD, Berlin, Dietrich Reimer, 280 p., « Sprache und Oralität in Afrika » 29. Journal des africanistes 86 (2), p. 235-237.. Journal des Africanistes, 2016. ⟨halshs-03131176⟩
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